Dans son « non manifeste », la rédaction du Carnet Zilsel a affiché très clairement ses ambitions : « nous n’édulcorerons pas les éventuelles prises de position et les motifs de friction dans le traitement d’objets potentiellement disputés ou à disputer. » Des comptes rendus argumentés et des analyses critiques ont ainsi été publiés en nombre depuis novembre 2013, illustrant notre attachement à l’exercice collectif du « scepticisme organisé » cher à Robert K. Merton. Nous sommes convaincus qu’il est indispensable de provoquer la discussion scientifique. Et par tous les moyens s’il le faut. Y compris le canular, c’est-à-dire le moyen le moins attendu – mais pas le moins pertinent – de signifier des oppositions frontales. Dans l’article qui suit (également consultable dans un format PDF plus lisible sur papier : Le maffesolisme, une sociologie en roue libre, Carnet Zilsel, 7 mars 2015), Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin expliquent comment et pourquoi ils ont mystifié la rédaction de la revue Sociétés, tribune éditoriale d’une certaine « sociologie postmoderne ». Cette première restitution, substantielle, sera suivie d’autres mises au point signées par des collègues qui prolongeront chacun à sa façon ce travail collectif.
« Sommaire : Démonstration expérimentale d’une organisation tomatotopique chez la Cantatrice. L’auteur étude les fois que le lancement de la tomate il provoquit la réaction yellante chez la Chantatrice et demonstre que divers plusieures aires de la cervelle elles était implicatées dans le response, en particular, le trajet légumier, les nuclei thalameux et le fiçure musicien de l’hémisphère nord. » Experimental demonstration of the tomatotopic organization in the Soprano (Cantatrix Sopranica L.), par Georges Perec, in Cantatrix Sopranica L. et autres écrits scientifiques, Paris, Seuil, 1991, p. 11.
Le 4 février 2015, le numéro 4/2014 de la revue Sociétés paraît sur le portail en ligne Cairn.info. Il est également disponible en format « papier » le 13 février, par l’intermédiaire des Éditions de Boeck. Dans le sommaire, un article classé dans les « marges » mérite l’attention : « Automobilités postmodernes : quand l’Autolib’ fait sensation à Paris ». Son auteur, Jean-Pierre Tremblay, originaire du Québec, propose de « mettre au jour les soubassements imaginaires d’un objet socio-technique urbain contemporain : l’Autolib’ » (confer l’ultime version envoyée par l’auteur à la rédaction de Sociétés en octobre 2014 : Automobilités, proposition Sociétés, JPT 2014, MX V2). Le résumé de cet article d’une dizaine de pages est suggestif :
« Résumé : Le présent article vise à mettre au jour les soubassements imaginaires d’un objet socio-technique urbain contemporain : l’Autolib’. Sur la base d’une enquête de terrain approfondie, elle-même couplée à une phénoménologie herméneutique consistante, nous montrons que la petite voiture de location d’apparence anodine, mise en place à Paris en 2011, se révèle être un indicateur privilégié d’une dynamique macrosociale sous-jacente : soit le passage d’une épistémè “moderne” à une épistémè “postmoderne”. À travers l’examen de l’esthétique du véhicule (que l’on caractérise comme poly-identificatoire), comme de ses caractéristiques et fonctionnalités les plus saillantes (la voiture électrique connectée illustre le topos contemporain de “l’enracinement dynamique”), nous mettons au jour les diverses modalités socio-anthropologiques qui permettent d’envisager l’objet “Autolib’” comme le produit/producteur, parmi d’autres choses, d’un nouveau “bassin sémantique”.
Mots clés : Autolib’, postmodernité, topique socio-culturelle de l’imaginaire »
Articol disponibil la adresa: http://zilsel.hypotheses.org/1713